Recouvrement de créances d'argent incontestées

Table des matières

  1. Qu'est-ce que la procédure RCI ?
  2. Comment se déroule la procédure ?
  3. Quelle est la base légale ?

1. Qu'est-ce que la procédure RCI ?

La procédure RCI est une procédure administrative de recouvrement de créances incontestées mise en place en 2016. Actuellement, cette procédure n'est applicable qu'aux relations dites B2B, c'est-à-dire « interentreprises » (attention : les personnes physiques peuvent également être des entreprises).

Un certain nombre de dettes sont exclues, telles que les dettes privées d'un entrepreneur-personne physique, les dettes des autorités publiques...

Cette procédure permet d'obtenir un titre exécutoire sans avoir à passer par le juge.

Une telle procédure accélérée est privilégiée parce que, en principe, elle ne concerne pas les cas litigieux (elle vise en priorité le recouvrement de factures qui sont des dettes d’argent incontestées). Auparavant, ces affaires devaient encore paraître devant un tribunal mais ce n’était généralement qu’une formalité qui demandait donc des ressources/efforts inutiles de toutes les parties concernées (en premier lieu le juge lui-même).

Précisons encore qu'il existe un plafonnement des accessoires (clauses pénales + intérêts) à concurrence de 10 % au maximum du montant principal de la créance. Le dépliant ci-dessous contient de plus amples informations.

2. Comment se déroule la procédure ?

1. L'avocat comme premier juge

Une entreprise a une créance impayée qui est justifiée par les documents nécessaires. Un avocat vérifiera le caractère incontesté et les autres conditions d'application et soumettra le dossier à un huissier de justice.

2. La sommation de paiement

L'huissier de justice signifie une sommation de payer au débiteur concerné. Cette sommation contient obligatoirement certaines informations (la composition du montant réclamé, les possibilités de réaction du débiteur...). Elle est également accompagnée des pièces justificatives du créancier et du formulaire de réponse prévu par la loi.

À partir du jour de cette signification, le débiteur dispose d’un délai d’un mois pour réagir.

3. Le débiteur réagit (ou ne réagit pas)

Le débiteur dispose d'un mois dès la signification pour prendre position. Il a les options suivantes :

  • Il paie la totalité de la somme réclamée (y compris les frais de la procédure RCI). Cela vaut transaction et la procédure est clôturée.
  • Il conteste la dette et motive cette contestation. Cela doit être fait par écrit par le biais du formulaire de réponse. Dans ce cas, la dette n'est pas incontestée et la procédure est clôturée. Le créancier devra se présenter devant le juge s'il veut toujours essayer de faire valoir sa créance.
  • Il demande des facilités de paiement. Dans ce cas, la balle se retrouve à nouveau dans le camp du créancier :
    • S’il accepte la proposition, la procédure est suspendue tant que le débiteur respecte le plan. Toutefois, si le débiteur ne paie pas correctement, la procédure peut être reprise.
    • S’il n'accepte pas la proposition, le débiteur devra faire une nouvelle proposition ou se rabattre sur l'une des autres possibilités mentionnées ici.
  • Il ne paie qu'une partie de la somme réclamée. Cela équivaut à une non-contestation et la procédure se poursuivra.
  • Il ne réagit pas. En d'autres termes, il ne conteste pas la créance donc la procédure se poursuit.
4. Procès-verbal de non-contestation

Si dans le délai susmentionné d'un mois, aucun paiement n’a été effectué, aucun plan de paiement n'a été convenu ou aucune contestation motivée n'a été présentée, il faut attendre encore huit jours. Passé ce délai, l'huissier de justice établira, à la demande du créancier, un p.-v. de non-contestation. Ces huit jours supplémentaires servent à mener à bien toute négociation éventuelle.

Dans le p.-v. de non-contestation, figurent la raison pour laquelle ledit p.-v. a été établi, le montant dû, ainsi que d'autres mentions légalement requises.

Ce p.-v. est déclaré exécutoire par un magistrat qui vérifie si les conditions de forme sont remplies via un processus automatisé. Ensuite l’huissier de justice peut faire usage de ce titre pour lancer le recouvrement forcé.

Toutefois, le débiteur conserve le droit d'aller en justice à tout moment et de contester la créance sur le fond. Cela garantit également la suspension de l'exécution.

    3. Quelle est la base légale ?

    • Articles 1394/20 à 1394/27 C. jud.
    • A.R. du 16 juin 2016 fixant l'entrée en vigueur des articles 9 et 32 à 40 de la loi du 19 octobre 2015 modifiant le droit de la procédure civile et portant des dispositions diverses en matière de justice, et portant exécution des articles 1394/25 et 1394/27 du Code judiciaire.